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L'abbé Keller

 

Keller est né en 1894. Il fut ordonné prêtre en 1920. D’abord vicaire à Fontenay-sous-Bois, il fut ensuite envoyé à la paroisse Saint-Dominique, puis à la paroisse Sainte-Anne de la Maison Blanche et enfin à la paroisse Saint-Pierre-de-Montrouge dans le 14e arrondissement.

L’Abbé Keller était habité par une idée : créer un endroit où des familles de condition modeste se sentiraient chez elles. Mais, de plus en plus convaincu de l’importance de cette idée, il désespérait de trouver un endroit pour la réaliser, lorsqu’une opportunité le mit sur la piste du " terrain de la misère " (Plateau Saint-Yves à Paris dans le 14e arrondissement) dont le propriétaire cherchait à se défaire. Le projet de l’Abbé Keller allait pouvoir prendre corps : mettre un habitat convenable à la disposition des familles. En 1925, L’Abbé Keller lance une souscription par actions et investit une grande part de sa fortune personnelle. Les pauvres gens commencent à donner, 80 000 prospectus sont distribués en 10 jours dans Paris, quelques grosses sommes s’annoncent. Le rassemblement des fonds a lieu à la vitesse éclair d’un mois. La somme nécessaire est même dépassée. En juillet 1925, la Société Anonyme d’Habitations à Bon Marché " La Cité du Souvenir " est constituée, sous le régime de la loi du 5 décembre 1922. Son capital est de 1 000 000 F, soit 2 000 actions de 500 F. La société peut acheter le terrain, occupé par 80 habitants. Ils acceptent de partir, l’Abbé Keller les ayant aidés à trouver un autre lieu. L’Abbé Keller était extrêmement présent dans la Cité. Un jardin d’enfants fut créé puis un dispensaire.

A l’époque, cette formidable organisation basée sur la solidarité et l’éducation des plus pauvres ne porte pas le nom d’action sociale. Pourtant il est surprenant de découvrir, avec le recul du temps, que l’Abbé Keller avait su imaginer et mettre en œuvre, au niveau de la Cité, un système cohérent et complet.

Le surplus de la somme récoltée en 1925 fut utilisé pour l’achat de la Ferme de Montsouris, 26-28 rue de la Tombe-Issoire. Après avoir soldé le prix de l’option avec des fonds personnels, l’Abbé Keller constitua la Société Immobilière du Lion de Belfort pour l’achat du terrain et des bâtiments qui étaient destinés à des œuvres de jeunesse et de logement de personnes de condition modeste.

En 1934, la Fondation des Berceaux du Souvenir est reconnue d’utilité publique, avec le bénéfice de la clause charitable. En 1953, la Fondation des Berceaux du Souvenir, qui devient majoritaire dans la Société Immobilière du Lion de Belfort, pour les trois quarts de la propriété, obtient de développer aux 26-28 rue de la Tombe-Issoire et 15-17 villa Saint-Jacques Paris 14e (ce dernier terrain acquis en 1942), des logements pour des personnes de condition modeste et les activités du Centre d’œuvres de jeunesse.

Depuis sa mort en 1986, la vie continue dans la Cité du Souvenir. Il n’en est pas de même pour le site du 26-28 rue de la Tombe-Issoire et du 15-17 villa Saint-Jacques. Le rapport de l’assemblée générale de la SI Le Lion de Belfort, en 1969, traduit les volontés de l’Abbé Keller, Président-Fondateur : " Ce sont des préoccupations d’ordre social et philanthropique qui expliquent que la Société se soit abstenue de tirer des locaux le profit financier qui lui était offert avec insistance, et récemment encore, par un promoteur. "